Proverbes et maximes
Pour réussir dans le monde, retenez bien ces trois maximes : voir, c'est savoir ; vouloir, c'est pouvoir ; oser, c'est avoir.
Alfred de Musset
Né le 11 décembre 1810 à Paris, il est décédé le 2 mai 1857 à Paris, c'est un poète, écrivain et dramaturge français.
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Création de la page : octobre-2017
Mise à jour de la page : 14-11-2017
Les vélodromes
A la fin du XIXe siècle, la bicyclette se démocratise.
Les fabricants la produisent de plus en plus en séries importantes, faisant baisser le prix de cet objet tant convoité, le vélocipède devient abordable pour un plus grand nombre.
Les innovations techniques ne manquent pas, la vulgarisation de la petite reine est en marche.
De nombreuses personnes accèdent ainsi à l'autonomie et à la vitesse jusque-là réservées à une élite fortunée.
Les vélocipédistes se regroupent et de nombreux clubs, associations et unions voient le jour partout dans le pays.
De grandes épreuves routières sont créées, souvent à l'initiative des clubs, avec le soutien de journaux qui participent à l'organisation et en assurent la promotion. Ces épreuves vont à la rencontre des acheteurs potentiels en prouvant l'efficacité de ce moyen de locomotion capable de parcourir des distances toujours plus importantes et sur des parcours difficiles (Bordeaux-Paris en 1891 ; Paris-Tours en 1896 ; Le tour de France en 1903 ...).
Les constructeurs bénéficient ainsi de la propagande bien utile à leur industrie.
Ces manifestations contribuent à répandre, en ville comme à la campagne, le spectacle de l'effort musculaire et la notion de record.
Les champions luttent contre des adversaires, contre des difficultés toujours plus importantes du trajet proposé et contre le chronomètre.
D'ailleurs, beaucoup d'observateurs voient la vitesse comme l'avenir du cyclisme.
Les citadins sont friands d'épreuves spectaculaires, c'est pourquoi des vélodromes sont construits dans la capitale et les régions.
La plupart sont en plein air, mais pour éviter l'annulation des réunions à cause de la météo (piste glissante), des vélodromes couverts apparaissent.
Les pistes d'une longueur de 200 à 666,66 m et de 4 à 8 m de large, en béton ou parfois en bois, ont un profil relevé jusqu'à 45° pour certains virages.
Les vélodromes français ; Voir la liste et les caractéristiques
Le Petit Parisien,
02-09-1894
Le 23 septembre prochain, aura lieu à Agen l'inauguration du nouveau vélodrome de Sembel : la piste cimentée est longue de 400 m et large de 6 m, les virages sont relevés.
Le Petit Parisien,
07-01-1894
On vient d'achever à Rouen, l'installation d'un vélodrome destiné à des divertissements de toutes sortes : courses de chevaux de vélocipèdes, voire même des exercices de patinage. Ce coquet établissement, situé au bout de la barrière du Havre est doté de l'éclairage électrique.
Le Petit Parisien,
04-10-1894
On nous communique, que MM Marchand, directeur du vélodrome d'hiver et Baduel, directeur des vélodromes de la Seine et de Buffalo s'associeraient pour l'entreprise du vélodrome des Arts-Libéraux. Cette piste serait inaugurée le 4 novembre prochain par la course de 24 heures que l'on croyait remise aux calanques grecques.
Le Petit Parisien,
08-09-1894
Il y a quelques jours, on a inauguré brillamment, dans l'Est de Paris, une piste de 333 m 33, en ciment, dont l'installation est parfaite à tous les points de vue. Le vélodrome de l'Est, est le lieu favori de réunion des sportmen parisiens, les jours de courses
Le Petit Parisien,
13-01-1894
A Nevers, dimanche prochain, il y aura au vélodrome une course de 10,000 mètres, à laquelle prendra part Williams, le vainqueur de la dernière course de 24 heures à Paris.
Le Petit Parisien,
17-07-1894
Lons-le-Saunier, le 5 août, au vélodrome du Casino des Bains, grandes courses de bicyclettes, tandems et tricycles, avec 600 francs et de nombreux objets d'art comme prix.
Les courses
Les nombreuses épreuves cyclistes proposées au public, aussi bien en semaine que le week-end, se déroulent sur des distances très variées - 1 km, 2 km, 3 km, 5 km, 10 km, 30 km, voire 100 km - dans des disciplines comme la poursuite, l'omnium, l'américaine, le handicap, le fond, le demi-fond... ou sous forme de match opposant des spécialistes très affûtés.
L'entraineur est parfois utilisé pour abriter le coureur et ainsi augmenter la vitesse ou la distance à parcourir. Des tandems, triplettes, quadruplettes et motocyclettes "aspirent" les concurrents dans des courses spectaculaires
.
Les départs des motocyclettes sont souvent problématiques, comme le raconte John Moa dans "armée et marine" du 24-01-1904 :
Cyclisme, au vélodrome d'hiver, réunion du 17 janvier - Ceux qui croient que les motocyclettes de vélodrome sont des engins merveilleux de régularité, et que les mécaniciens qui les mènent sont des gens prévoyants, n'ont qu'à se rendre au vélodrome d'hiver pour s'en convaincre. Il n'y a pas une réunion où les spectateurs ne soient obligés de subir de longs entr'actes de par les caprices de messieurs les moteurs, que leurs propriétaires viennent tout juste régler sur la piste, avant l'épreuve à laquelle ils doivent participer.
Dimanche dernier, on eut dit que c'était une gageure, et deux courses de dix kilomètres qui ont été enlevées, chacune en moins de huit minutes, ont été précédées de séances de réglage fort peu réjouissantes et surtout beaucoup trop longues.
Il faut absolument que les coureurs trouvent un moyen de préparer à l'avance leurs engins d'entraînement et nous évitent ces mises au point de la dernière heure ; autrement, ils finiraient par lasser le public qui, en somme, les fait vivre, et ils seront les premières victimes de leur sans-gêne.
Des courses de motocyclettes clôturent généralement les réunions cyclistes comme le précise le programme, ci-contre, paru dans Le Journal du 28-04-1903.
"Dimanche prochain, 3 mai, aura lieu à la piste de Vincennes une réunion organisée par l'Union Cycliste Montrougienne comprenant plusieurs courses cyclistes dont une interclub de 1.500 mètres et une autre de motocyclettes réservée aux entraineurs, pour machines pesant moins de 50 kilos, courue sous le patronage du Motocycle Club de France."
Des motocyclettes, quart de litre ou tiers de litre ou de plus grosse cylindrée, spécialement préparées pour la discipline, s'affrontent sur la piste.
Des pilotes professionnels internationnaux se rencontrent couramment et sont les têtes d'affiche des réunions.
Ci-contre, le compte-rendu du Journal du 06-07-1903, donne une idée du suspens.
"Parc des Princes - Course de motocyclettes (10 kilomètres) - Prix 150, 100, 75 et 50 francs - 1 Fostier en 6' 10" 4/5 ; 2 Marius Thé à 300 mètres ; 3 Sigonnaud à 600 mètres ; 4 Danglard à un tour.
Sigonnaud et Fostier partent ensemble et, pendant dix tours, ils luttent coude à coude ; enfin Fostier prend l'avantage ; puis un tour avant la fin, Sigonnaud a une panne, et Marius Thé vient lui souffler la seconde place presque sur le poteau."
Les voiturettes sont aussi admises sur les pistes des vélodromes, comme en atteste Le Petit Parisien dans un article du 27-09-1909.
Une réunion de courses, qui a eu lieu au vélodrome du Parc des Princes, a donné comme résultats :
Match de motocyclettes (10 kil.) - 1 Pasquier en 6 m. 26 s. ; 2 Moreau ; 3 Péan
Course de voiturettes (3 kil.) - 1 Giuppone ; 2 Goux ; 3 Boillot
Des records
Des records sont établis et battus, c'est le cas de celui des 10 kilomètres lors d'un match à deux couru au vélodrome d'hiver.
Le Journal du 12-02-1906
Course de motocyclettes - Giuppone bat Péguy dans les deux manches, et dans la seconde bat le record des 10 kilomètres en 5 m. 49 s. (ancien record 5 m. 58 s. 4/5, par Fournier au Parc des Princes)
La piste, une discipline dangereuse
Comme dans toute pratique sportive, la performance étant poussée au maximum, les risques d'accident sont inévitables.
Voici quelques cas relevés dans les rubriques sportives des journaux.
Le Petit Journal du 29-05-1903
Terrible accident - au vélodrome de Vichy - chute de deux cyclistes, titre Le Matin dans son édition du 16-08-1894.
"Vichy 15 août - Un grave accident est arrivé au vélodrome. L'équipe Froger-Lambrecht, dans la course internationale de tandem, est tombé au virage. Lambrecht est gravement blessé ; Froger a été transporté mourant à l'hôpital.
La foule est profondément impressionnée."
"Accident à Buffalo - La première soirée qui avait lieu hier soir, a été marquée par un accident, peu grave en lui-même, mais qui, étant donné l'état des esprits à la suite de la course Paris-Madrid, a causé un instant de vive émotion.
On courait la deuxième série de la course de motocyclettes entre Sigonnaud et Marius Thé, le pneumatique de Marius Thé ayant éclaté ; ce coureur fit une embardée terrible dans les barrières et vint s'affaler devant le poteau d'arrivée. Il resta quelques minutes sans connaissance. L'accident de l'excellent coureur n'aura, espérons le, aucune suite grave."
'Le Journal du 10-08-1903 qui décrit un accident pendant une course qui a eu lieu au vélodrome Buffalo.
"Course de motocyclettes - Première série (5 kil.) 1 Cissac en 3 m. 40 S. 1/5 ; 2 Collomb à 50 mètres ; 3 Champoiseau à un tour et demi ; 4 Danglard (abandon).
Deuxième série (5 kil.) - 1 Anzani en 3 m. 40 s. 4/5 ; 2 Sigonnaud à 280 mètres ; 3 Devilly à 580 mètres ; 4 Balajat à deux longueurs.
Finale (10 kil.) - 1 Cissac en 7 m. 6 s. 4/5 ; 2 Collomb à 30 mètres ; 3 Sigonnaud à un tour ; 4 Anzani (tombé).
Anzani part en tête et a bientôt un tour d'avance sur ses concurrents. Deux tours avant la fin, son pneu arrière éclate, et il fait une cabriole fantastique sur la piste, mais se relève aussitôt sans blessure."
L'Humanité du 29-07-1904
"Accident au vélodrome Buffalo - Dans une course de motocyclettes qui se déroulait, hier soir, au vélodrome Buffalo, un accident s'est produit.
Le coureur Soulès, dont la direction s'était faussée, a fait une chute et le coureur Anzani qui le suivait, s'est heurté à lui, a fait panache pour retomber sur la tête à une dizaine de mètres. Soulès a été blessé légèrement, Anzani assez grièvement."
Ou encore, comme le décrit l'article du Journal du 20-02-1905, lors d'une course au vélodrome d'hiver.
"Et pour terminer la réunion, la course des motocyclettes nous réservait quelque émotion. Giuppone et Cissac, après une poursuite acharnée et une lutte coude à coude, faisaient tous deux, dans le virage suivant l'arrivée, une cabriole fantastique, heureusement sans grand mal. Les deux hommes se relévaient indemmes et se précipitaient sur leurs motos qui continuaient à teuf-teufer sur la pelouse."
Avec des conséquences beaucoup plus graves, comme en témoigne cet article de La Justice du 10-10-1906
"Un accident s'est produit avant-hier, au vélodrome Buffalo, pendant la séance d'entraînement. Après les cyclistes, les motocyclistes prennent possession de la piste.
Deux tours avaient été couverts par les motocyclettes. Tout à coup, l'un de ceux-ci, Pernette, tomba dans un virage. Contant qui le suivait, voulut éviter l'obstacle que présentaient le corps et la machine de Pernette et donna un coup de guidon si brusque que sa machine, lancée à 70 kilomètres à l'heure, alla, comme une trombe, se jeter sur la barrière derrière laquelle se tenaient les spectateurs. La machine trouait leurs rangs, faisant plusieurs victimes. Deux jeunes gens moururent pendant leur transport à l'hôpital, d'autres personnes blessées ont reçu les premiers soins dans le poste de secours installé au vélodrome.
Deux femmes ont été plus gravement touchées au visage et aux mains, un homme a la clavicule cassée.
Quant aux coureurs, ils en ont été quittes pour quelques contusions."
La Croix du 04-08-1908
"Accident au vélodrome de Bordeaux - Un très grave accident s'est produit au vélodrome du Parc, au moment où se disputait la finale d'une épreuve de tandems. Trois équipes y prenaient part : Pardim-Sevie, Charlot-Jeannin et Isard-Nau. Les trois tandems abordaient le dernier virage en vitesse, presqu'ensemble, lorsque, par suite d'une circonstance encore mal expliquée, deux tandems entrèrent en collision, montèrent sur la barrière, et dans leur chute entraînèrent avec eux la troisième équipe. Les malheureux coureurs gisaient sur le bitume au milieu de leurs machines, brisées, tordues, réduites en miettes.
Les coureurs sont dans un état lamentable ; Charlot est le plus gravement atteint ; il a la mâchoire brisée, la figure réduite en bouillie, et on a retrouvé plusieurs de ses dents plantées dans un poteau. Jeannin a reçu de graves blessures à la tête et Pardim porte au bras droit une profonde coupure et des plaies à la poitrine. Les deux premiers ont été transportés à l'hôpital."
Le Petit Parisien du 26-07-1909
"Un accident au vélodrome de Senlis
La réunion donnée hier soir au vélodrome de Senlis a dû, en raison d'averses continuelles, être interrompue vers cinq heures.
Le match de voiturettes de course entre Rigal et Lesna n'a pas pu avoir lieu par suite d'un accident. Lesna excécutait un tour d'essai, quand, au deuxième virage, il dérapa sur la piste mouillée. Voulant éviter d'aller dans le public, Lesna changea de direction.
La voiturette capota dans l'autre sens tombant sur son conducteur. On dégagea Lesna légèrement blessé à une jambe ; la voiturette est très fortement avariée."
Des accidents d'origines différentes, comme celui-ci relaté par Le Rappel du 23-03-1912.
"Accident au vélodrome d'Hiver - Chaque jour au vélodrome d'Hiver de nombreux habitués se livrent au délice du patinage à roulettes. Dernièrement, en traversant la piste pour pour se rendre sur le rink, situé au milieu du vélodrome, un patineur entra en collision avec le coureur Baudrillier, si fâcheusement que celui-ci tomba et se fractura le crâne. Péniblement rétabli, la victime de l'accident assignait hier, l'imprudent patineur devant le tribunal correctionnel pour blessure par imprudence.
Le patineur a été condamné à 100 francs d'amende et le coureur a obtenu 1.200 francs de dommages-intêrets à titre de provision."
Voici ce que nous apprend Le Populaire du 11-07-1921
"Un accident au vélodrome de Marseille - Cet après midi au vélodrome Jean Bouin, se disputait un match sur 100 kilomètres derrière motos en une seule manche, entre Léon Didier champion de France, Godivier et Ganay. Les coureurs roulaient à 60 kilomètres à l'heure, lorsque Ganay dépassa Didier. Les deux coureurs s'accrochèrent et roulèrent sur la piste. On les releva et ils furent transportés à l'infirmerie du vélodrome. Leur état est satisfaisant."
Un accident particulier décrit dans Ouest-Eclair du 16-08-1926.
"Un grave accident au vélodrome de Saint-Brieuc - Une réunion nocture avait lieu hier soir au vélodrome de la société anonyme des sports à Beaufeuillage, près de Saint-Brieuc, dont c'était l'inauguration.
Au cours de la soirée, les gradins de bois, hauts de trois mètres environ sur lesquels plus de mille personnes avaient pris place glissèrent face aux tribunes et s'effondrèrent entraînant tous les occupants qui furent plus ou moins contusionnés et ne se dégagèrent que difficilement. On retira une vingtaine de blessés. Une jeune femme a une triple fracture à une jambe."
Pour terminer cette liste qui pourrait être très longue, un autre événement lu dans le Journal des débats politiques et littéraires du 02-04-1929.
"Un accident au vélodrome d'Angoulême Hier matin, presque au début de la réunion, au vélodrome d'Angoulême, à la première manche du match de motocyclettes, le coureur Guyard de Paris, qui arrivait second, à une vitesse de 80 kilomètres à l'heure, est allé se jeter dans la balustrade, tuant un spectateur et en blessant dix autres. Les blessés ont été soignés à l'hôpital. La réunion a été renvoyée à demain."
Les machines
Le vélo de piste est de conception particulière ; la roue avant, plus petite que celle de l'arrière, est montée sur une fourche inversée. L'effort est transmis à la roue arrière par un pédalier - parfois démesuré - et souvent un pignon unique via une chaine.
Pour les épreuves de vitesse le "braquet" atteint des valeurs telles qu'au départ une aide extérieure est indispensable pour lancer la machine. Pour augmenter le développement on emploie, aussi, des multiplicateurs.
Les "stayers" ont parfois des renforts de cadre, de selle et de potence pour résister aux efforts.
Les entraineurs légers ou "Derny", du nom du constructeur vichyssois qui en assura la production de 1930 à 1958, sont des engins typiques avec le réservoir placé sous le guidon et un moteur de faible cylindrée limitant la pollution du coureur qui le suit.
Il fut ensuite remplacé par le "Bourdin" qui utilise un moteur Motobécane de 80 cm3.
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