Proverbes et maximes
Nous essayons de nous faire honneur des défauts que nous ne voulons pas corriger.
La Rochefoucauld
Né le 15 septembre 1613 à Paris, il est décédé le 17 mars 1680 à Paris, c'est un écrivain moraliste français.
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Création de la page : juillet-2018
Mise à jour de la page : 09-08-2018
Ajout : Paris-Berlin - juillet/août 1901
Cette page est dédiée aux épreuves automobiles et motocyclistes disputées sur des parcours qui franchissaient les frontières de l'hexagone.
Ces épreuves sportives ont beaucoup compté dans l'histoire de l'automobilisme et le développement des engins motorisés : automobiles, motocycles, motocyclettes.
L'organisation internationnale des premières épreuves relevait du défit.
La diversité des règlements propres à chaque pays traversé engendrait des contraintes extraordinaires à l'époque. Les organisateurs ont du faire preuve de volonté et de tenacité exemplaires pour que les autorités permettent le déroulement de ces événements alors que l'automobile était encore considérée comme une menace pour les populations.
Malheureusement des accidents graves ont perturbé le déroulement de certaines d'entre elles.
1901 - Un article du quotidien "Le Matin" du 15 novembre 1900, annonce que l'Automobile-Club de France et celui d'Allemagne vont organiser la course Paris-Berlin qui aura lieu en 1901. L'épreuve sera ouverte à trois catégories : motocycles, voiturettes et voitures, cette dernière étant subdivisée en coureurs de vitesse et touristes.
Paris-Berlin s'annonce comme la grande épreuve de 1901.
La date est définitivement fixée au 4, 5 et 6 juillet, pour permettre aux concurrents de Paris-Bordeaux et de la coupe Gordon-Bennett de participer à cette nouvelle épreuve.
Des communiqués successifs précisent les détails au fur et à mesure de l'avancement de la préparation de l'épreuve.
La course de Berlin-Vienne qui devait suivre Paris-Berlin est supprimée, ainsi que le retour en groupe par l'Italie et la Suisse.
Les touristes se rendront dans la capitale allemande comme ils l'entendront, en passant par certaines villes indiquées, sans aucun classement et aucun chronométrage. Ils porront participer à un concours de photographies prises sur le parcours.
L'Auto-Vélo du 16 avril 1901 publie une lettre du Duc de Ratibor, president de l'Automobile-Club d'Allemagne adressée au Baron de Zuylen, président de l'Automobile-Club de France.
"Monsieur le président, c'est pour moi une très grande joie de pouvoir vous annoncer qu'hier soir Sa Majesté, notre très gracieux empereur, auquel j'ai parlé de la course Paris-Berlin, a bien voulu me faire connître son intention de doter cette importante manifestation d'un prix d'honneur.
J'espère que cette marque d'intérêt de notre empereur Guillaume II sera accueillie chez vous avec la même joie qu'elle a été chez nous, et je vous prie de croire à l'expression de ma considération distinguée."
Le 17 avril 1901, l'itinéraire est dévoilé dans l'Auto-Vélo et repris par Le Matin, long de 1,200 kilomètres il est découpé en trois étapes.
Le lendemain, pendant la séance du comité de l'Automobile-Club de France, il a été décidé d'ouvrir une souscription pour obtenir des prix en espèces pour la course Paris-Berlin.
Le 3 mai 1901, l'organisation de Paris-Berlin est chose faite, d'accord avec l'AC d'Allemagne. Le règlement va être publié dans les deux langues. L'arrivée se fera près de Berlin, dans l'anceinte du champ de courses.
Les étapes définitives sont arrêtées pour la course des touristes dont le départ sera donné le 22 juin : Paris-Reims, 180 kil. ; Reims-Luxembourg, 210 kil. ; Luxembourg-Coblenz, 125 kil. ; Coblenz-Francfort-sur-Mein, 130 kil. ; Francfort-Eisenach, 181 kil., Eisenach-Leipzig, 174 kil. ; Liepzig-Postdam, 138 kil. ; Postdam-Berlin, 31 kilomètres. Cette dernière étape est très courte pour que les touristes soient à l'arrivée des coureurs de vitesse.
Le concours de photographies est étendu à ceux qui verront passer les coureurs et qui voudront exercer leur talent à cette occasion.
Courant mai, les offres de prix destinés à la course Paris-Berlin arrivent à l'ACF ; le président de la République, M. Loubet, le ministre des travaux publics, M. Pierre Baudia.
Le prix du président de la République est un vase de la manufacture de Sèvres, de un mètre de hauteur, gris ton sur ton, avec des personnages en relief. D'une valeur d'au moins 5,000 francs, ce qui suffit à démontrer l'intérêt tout particulier que Monsieur le président de la République prend à la grande épreuve internationnale.
Après le gros succés de Paris-Bordeaux, Paris-Berlin s'annonce bien, plus de soixante concurrents sont inscrits dans la catégorie des coureurs de vitesse, dont voici la liste :
1 - Giraud Panhard Levassor 30 cv
2 - G. Hourgières Mors 48 cv
3 - Levegh Mors 48 cv
4 - Fournier Mors 48 cv
5 - Charron Panhard 40 cv
6 - Girardot Panhard 40 cv
7 - R. de Knyff Panhard 40 cv
8 - Chauchard Panhard 40 cv
9 - Pinson Panhard 40 cv
10 - Loysel Panhard 40 cv
11 - Chasseloup-Laubat Panhard 40 cv
12 - Farman Panhard 40 cv
13 - Jarrott Panhard 40 cv
14 - Heath Panhard 30 cv
15 - G. Leys Panhard 40 cv
16 - A. Axt Panhard 30 cv
17 - de Périgord Panhard 40 cv
18 - Clément Panhard 40 cv
19 - Voigt Panhard 40 cv
20 - Jenatzy Mixte essence électricité
21 - De Grawhez Panhard 40 cv
22 - De Carters Mors 48 cv
23 - Champrobert Bolide 40 cv
24 - X
25 - Turgan Foy I
26 - Turgan Foy II
27 - Edge Napier 70 cv
28 - De Turkheim De Dietrich 30cv
29 - de Turkheim De Dietrich 20 cv
30 - Gardner-Serpollet Vapeur
31 - Gardner-Serpollet Vapeur
32 - Comte de Camondo Robin
33 - C. Rolls Napier 70 cv
34 - Cormier Motocycle de Dion 8 cv
35 - Schlumberger Otto 40 cv
36 - R. Fabvier Otto 40 cv
37 - Collomb Otto 40 cv
38 - H. de Rothschild Mercédes 40 cv
39 - H. de Rothschild Mercédes 40 cv
40 - Mercédes I
41 - Mercédes II
42 - Turr Voiture légère
43 - Derny Durtal motocyclette
44 - Mercier Clément motocyclette
45 - Demester Clément motocyclette
46 - Mercy Clément motocyclette
47 - Gardner-Serpollet Vapeur
48 - Haban Voiture légère Nesseldorf
49 - G. Labbey Motocycle Korn
50 - T. Durand Grosse voiture
51 - X Voiture légère Sirène
52 - X Voiture légère Sirène
53 - G. Vinet Voiture légère
54 - P. Moulin Grosse voiture
55 - Théry Voiture légère Decauville
56 - Page Voiture légère Decauville
57 - Chabrières Voiture légère Decauville
58 - Jouanneau Voiture légère Decauville
59 - Roisin Voiture légère Decauville
60 - Ulmann Voiturette decauville
61 - Daunat Mercédes 45 cv
A ces concurrents sont venus se joindre quatre voiturettes et deux voitures légères Clément et sept voitures légères Darracq. Cela promet !
Sur des rails - Les coureurs ou les touristes de Paris-Berlin qui voudraient renvoyer leurs véhicules par chemin de fer, les prix, emballage compris, sont : 45 francs pour une voiturette et 145 francs pour une voiture.
De plus, il reste encore quelques places disponible sur les 75 que compotera le train spécial qui suivra la course, s'arrêtant aux étapes, le prix de la place est de 180 francs.
La liste des engagements s'allonge :
62 - G. de Knyff Panhard Levassor
63 - Boyer I Voiture légère Boyer
64 - Boyer II Voiture légère Boyer
65 - Vinet Voiture légère Vinet
66 - Martini Voiture légère Cudell
67 - Plum Voiture légère Cudell
68 - Roland Voiture légère Gobron-Brillié
69 - Dasse Voiturette Falke
70 - Leroy Voiture légère de Dietrich
71 - Nicolay Voiture légère de Dietrich
72 - J. de Cosmos Voiture légère Herstal
73 - Van Marcke Voiture légère Herstal
74 - Kam Hill Voiturette Hautier
75 - Darracq I Voiture légère
76 - Darracq II Idem
77 - Darracq III Idem
78 - Darracq IV Idem
79 - Darracq V Idem
80 - Darracq VI Idem
81 - Darracq VII Idem
82 - Mercédes III Voiture 45 cv
83 - Goddard Desmaret Voiture Mors 48 cv
84 - Baras Voiture 45 cv
85 - Voiturette Opel
86 - Holley Motocycle
87 - Voiture légère Gobron-Brillié
88 - Corre Voiturette
89 - Voiture légère Gobron-Brillié
90 - Voiture légère Gobron-Brillié
91 - Variet Voiture Delahaye
92 - Châle Voiture Delahaye
93 - Voiturette Clément
94 - Voiturette Clément
95 - Voiture légère Clément
96 - Voiture légère Clément
97 - Voiture légère Clément
98 - Voiture légère Clément
99 - Jaensch Voiture légère
100 - Voiture légère Gardon
101 - Caron Motocycle
102 - Voiture légère Panhard Levassor
103 - Berteaux Voiture légère Panhard Levassor
104 - Aligemeine Voiturette
105 - L. Renault Voiturette Renault 8 cv
106 - M. Renault Voiturette Renault 8 cv
107 - Grus Voiturette Renault 7 cv
108 - Oury Voiturette Renault 7 cv
109 - X Voiturette Renault
110 - X Voiturette Renault
111 - Cottereau I Voiture légère
112 - Cottereau II Voiture légère
La clôture des engagements à tarif simple se fera le 10 juin.
Les prix continuent à arriver à l'ACF.
M. Pischbein, directeur de la maison des pneumatiques Continental, offre un chèque de 18.300 francs à distribuer aux vainqueurs qui utilisent ses bandages.
La maison Michelin accordera aux concurrents les indemnités de route habituelles : 1 franc au kilomètre pour les voitures, 0 fr. 80 pour les voitures légères, 0 fr. 50 pour les voiturettes et 0 fr. 30 pour les motocycles.
Certains constructeurs de voitures automobiles ont également promis des prix, des primes ou des réductions sur l'achat des véhicules.
Après l'empereur d'Allemagne, M. Loubet, SM Léopold II, le roi des Belges offre un vase d'argent d'une valeur de 5.000 francs.
Il sera procédé, avant le départ, à un examen des pots d'échappement, afin d'écarter ceux dont le système souléverait trop de poussière, une mesure nécessaire après ce qui s'est produit dans Paris-Bordeaux.
Le 12 juin 1901, on apprend que :
- Le train spécial est supprimé faute d'inscriptions suffisantes
- Les engagements à tarif double seront reçus à l'ACF jusqu'au 26 juin pour la vitesse et pour le tourisme jusqu'au 15 seulement
- Le poinçonnage des véhicules se fera place de la Concorde le 25 et le 26 juin sous la direction de M. le Comte de Chasseloup-Laubat
Le 14 juin, Le Matin annonce :
- Les départs de la course Paris-Berlin seront donnés le 27 à 3 h 1/2 du matin, au fort Champigny, de 2 minutes en 2 minutes. Si 100 concurrents sur les 160 inscrits , se mettent en ligne, le dernier ne partirait que 3 h 20 après le premier.
- A Aix-la-Chapelle et à Hanovre, les départs seront donnés à 5 h du matin.
A partir d'Aix, l'heure allemande sera adoptée ; elle est en avance de 51 minutes sur l'heure française et de 60 minutes sur l'heure belge.
- Le grand Duché de Luxembourg offrira un prix pour la course ; ce prix sera attribué à la première voiture arrivant sur le territoire luxembourgeois.
Le 15 juin, la commission sportive de l'ACF décide en réunion, sachant qu'il est impossible d'établir un contrôle sérieux pour la catégorie de voiture marchant à l'alcool dans Paris-Berlin, de ne pas prendre de responsabilité à ce sujet.
Le 23 juin 1901, la grande semaine de Paris-Berlin, a commencé hier par le départ des touristes qui doivent accomplir en excursionnistes, le ruban de 1.200 kilomètres qui sépare les capitales française et allemande.
M. Huet, chronométreur officiel de l'ACF, a donné l'envolée aux concurrents dès huit heures du matin, place de la Concorde, mais ce n'est vraiment qu'à Villiers-sur-Marne que l'épreuve a commencé.
Voici, dans l'ordre, les voitures qui ont été contrôlées à Villiers, avec les heures de passage à cet endroit :
Le parcours - La première étape des touristes reliait Paris à Reims (173 kil.), par Coulomiers, la Ferté-Gaucher, Montmirail et Epernay.
Cet itinéraire est semblable à celui que vont suivre les coureurs de vitesse, le 27, à partir de Montmirail, c'est-à-dire dans sa meilleure partie. Aujourd'hui, les concurrents de l'épreuve iront de Reims à Luxembourg (208 kil. 500), par Rethel, Montmédy et Longwy. Ils partiront de deux minutes en deux minutes, à partir de sept heures du matin pour la catégorie A, dans l'ordre des arrivées et à partir de la même heure, mais à leur volonté pour la catégorie B.
Le 25 juin 1901, hier les touristes ont accompli la troisième étape, Luxembourg-Coblentz (185 kil. 800). Ils ont donc encore 5 journées de marche à fournir avant d'atteindre le but de leur voyage.
Le tableau ci-après qui sera modifié après chaque étape, donnera une idée de l'avance ou du retard de chacun en fin de journée.
Catégorie B - touristes contrôlés au départ et à l'arrivée.
Le 26 juin 1901, Les touristes ont accompli hier le trajet de Coblentz à Francfort (127 kil. 700).
Ils continueront aujourd'hui jusqu'à Eisenach soit une étape de 180 kil. 400.
Voici les résultats d'hier :
Catégorie A, contrôle permanent.
Les concurrents qui ne sont pas portés sur cette liste sont arrivés après la fermeture officielle du contrôle ou ont été arrêtés en route par des avaries.
Voici le classement, pour la même catégorie, après quatre jours de marche (693 kil. 500) :
Un accident - à 30 kilomètres du départ, M. Kolb-Bernard, remontant dans sa voiture après avoir fait le plein d'essence, est reparti et a lâché la direction - en marche ! - pour remettre ses lunettes; La voiture a dévié et a été se briser contre une barrière, sans causer d'accident de personne.
A Aix, pour la première réception, c'était parfait ; une grande tribune ornée de trophées aux couleurs françaises, la musique militaire, et une foule dont on ne peut pas se faire une idée.
Fournier est arrivé le premier et a pris 6 minutes à René de Kniff sur 455 kilomètres !
Les concurrents se succèdaient de près comme on peut en juger :
Au contrôle d'Aix, par suite de la cohue qui s'est produite, un homme de soixante-quatre ans, nommé Farmanns, d'Aix-la-Chapelle, a été écrasé par le chemin de fer à voie étroite.
La foule n'a cessé de croître dans la soirée sur la place du départ et dans les rues.
L'étape d'aujourd'hui va d'Aix à Hanovre (445 kil. 200). Quant aux touristes arrivés hier à Leipzig, ils repartiront ce matin pour Postdam (142 kil.).
Un nouvel accident - Un enfant grièvement blessé.
En repartant du contrôle, Fournier et Girardot, qui étaient arrivés à une minute de différence, manquent de s'accrocher, pour éviter la collision, ils s'écartent chacun de leur côté et pénètrent dans la foule : un enfant a été atteint, il est assez grièvement blessé.
Les touristes
Hier, les touristes ont accompli leur avant-dernière étape de Leipzig à Postdam (142 kil.)
Le Matin, 30 juin 1901
L'épreuve colossale qui passionne le monde entier depuis près de huit jours a rencontré sur ce long ruban de 1.198 kil, un enthousiasme vraiment remarquable. Certes, l'accident où un enfant a trouvé la mort est très regrettable et va mettre fin à ce genre de courses tant goûtées par les constructeurs d'automobiles, qui font des sacrifices énormes pour arriver à mettre au point la ou les voitures qui doivent conduire leur marque à la victoire.
Départ de Hanovre
C'est à Hanovre, la même répétition qu'à Paris et Aix-La-Chapelle. Malgré l'heure matinale, l'endroit du départ est envahi par une foule compacte qui ne ménage pas ses applaudissements aux chauffeurs.
Brunswick (968 kil. 670)
Passent au contrôle dans l'ordre suivant :
Fournier, de Knyff, Girardot, M. Farmann, Brasier, Osmont, Voigt, Charron, H. Farmann, Giraud, Axt, Gilles Hourgières, L. Renault, Jarrott, Heath, P. Chauchard, Teste, Bardeau, Clément etc...
Magdebourg (1.053 kil.)
Dès cinq heures du matin la ville est sur pieds, et l'on rencontre par groupes les habitants se rendant à l'entrée de la ville où aura lieu le contrôle.
Les coureurs passent ainsi :
Brandebourg (1.132 kil. 130)
Tout est prêt pour recevoir les chauffeurs qui touchent au terme de leur voyage. Fournier passe en trombe à 10 heures, puis Girardot à 10 h 25.
On sent que les allemands ont tenu à émerveiller les chauffeurs venant de France. Ils ont à peu près réussi. Je dis à peu près, car l'ensemble est lourd. Cette profusion de drapeaux aux couleurs de France, Belgique et d'Allemagne, et ces draperies frangées d'or manquent d'élégance dans l'arrangement. C'est en l'honneur de notre grande industrie nationale, que Fournier vient de faire triompher, que Berlin fête la France. Le contrôle d'arrivée est installé sur le champ de courses à Trabenhahn-Westend, en bordure de la route.
Le service d'ordre à l'arrivée est fait par un grand nombre de fantassins. Lorsqu'une voiture arrive, ils forment une haie en se tenant la main et empêchent la foule de passer. Ill est huit heures vingt lorsque le premier touriste passe le contrôle.
Arrivée de la course de vitesse
Fournier, sur sa Mors, a franchi le premier le poteau d'arrivée, c'est aux accents de la Marseillaise qu'il descend de sa voiture.
Il s'en va d'un pas tranquile signer son contrôle et recevoir les compliments. Sa voiture est recouverte de fleurs, lui même reçoit des bouquets aux couleurs françaises, délicate attention à laquelle Fournier semble très sensible.
Le classement de l'étape :
Les voitures seront exposées dans un local proche de la gare de Friederichstrasse;
Demain soir, fête à l'opéra, en l'honneur des chauffeurs
Le Matin, 01 juillet 1901
Le classement général
Nous sommes en mesure de donner le classement général exact. On verra, d'après le temps total du gagnant, qu'il pourrait se permettre, en partant à trois heures du matin de Paris, d'aller dîner à Berlin le soir même. C'est le cas de dire : où s'arrêtera-t-on ?
Le chiffre officiel des arrivées, course de vitesse, est de quarante-huit véhicules, soit vingt-deux voitures, quinze voitures légères, sept voiturettes et quatre motocycles.
Après l'arrivée
Pendant le défilé des véhicules jusqu'à Berlin, dans l'ordre d'arrivée, un seul incident, et plutôt drôle : Fournier qui n'avait eu pendant la course aucune panne autre que des pneumatiques creuvés, a tout à coup brisé une chaîne. Tout le monde s'arrête pour lui permettre de faire la réparation.
D'autre part on apprend que Rolls a perdu beaucoup de temps dans l'étape, à rattacher son radiateur d'eau, Lemaitre a creuvé plusieurs fois, et a grippé deux têtes de bielle, Oury, lui, a grippé le villebrequin de son moteur, Anthony a abandonné car sa fourchette d'embrayage était grippée entre deux vitesses. M. Serpollet explique son abandon : avant le départ de Paris, un bouchon graisseur était tombé dans le carter moteur, une fois en marche, ce bouchon a fait casser la bielle.
Le Matin, 04 juillet 1901
Dès lundi, Le Matin a désigné les coureurs auxquels seraient attribués les prix offerts par les souverains, en ajoutant que les prix en espèces se monteraient à une somme de 20.000 francs. Voici comment cette somme a été divisée :
Voitures - 1 er prix Fournier, 3.600 francs ; 2 ème prix, Girardot, 2.800 francs ; 3e prix R. de Knyff, 1.800 francs ; 4e prix Brasier, 1.200 francs ; 5e prix H. Farmann, 800 francs ; 6e prix Charron, 600 francs.
Voitures légères - 1er prix Giraud, 2.000 francs ; 2e prix Teste, 1.600 francs ; 3e prix Berteaux, 800 francs ; 4e prix Darracq, 400 francs.
Voiturettes - 1er prix L. Renault, 1.600 francs ; 2e prix Grus, 1.000 francs ; 3e prix Morin, 400 francs.
Motocycles - 1er prix Osmont, 900 francs ; 2e prix Bardeaux, 500 francs.
Ce sont là du moins les chiffres et les noms qui nous ont été communiqués par l'agence Havas.
Le Matin, 05 août 1901
Ce que sont devenues quelques unes des voitures de la course Paris-Berlin, d'après un article du Français :
La voiture de M. Maurice Farmann, vendue par lui 50.000 francs à M. Jellineck, directeurr d'une importante usine d'automobiles en Allemagne, a été cédée par lui à M. Charley pour 40.000 francs, et immédiatement revendue 50.000 francs à un troisième acquéreur.
Celle de son frère, M. Henri Farmann, restera en France. Elle a été achetée par M. Stephen Ribes, le beau-frère de M. Desmarais, le fabriquant d'essence. Celle de M. Charron aurait été vendue 80.000 francs ! - à M. Macquet, et celle de M. Girardot serait devenue la propriété du baron Henri de Rothschild. Le prince Orloff devient propriétaire de la 40 chevaux du chevalier de Knyff.
Quant à MM. Leys et Jarrott, ils ont cédé leurs engins respectifs à MM. Carnavon et Harvey du Cros, deux notabilités sportives de l'Angleterre.
C'est aussi chez nos voisins d'outre-Manche que va s'en aller la 40 chevaux de M. Paul Chauchard. Achetée une première fois par M. Lamberjack, elle a été cédée immédiatement à un riche anglais, M. Avery, pour 50.000 francs.