Proverbes et maximes

Toutes les passions nous font faire des fautes, mais l'amour nous en fait faire de plus ridicules.

François de La Rochefoucauld

Né le 15 septembre 1613  à Paris, il est décédé le 17 mars 1680 à Paris, c'est un écrivain moraliste, mémoraliste français.

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Création de la page : 2021

 

 

Modification de la page : 25 - 03 - 2021

Un élu et le sport

 

 

Un   élu et le sport

Portrait d'un homme politique auvergnat

 

Philippe Marcombes

Philippe Marcombes est né à Murat, dans le Cantal, le 5 décembre 1877 et il est décédé, à Paris, le 13 juin 1935.

Il effectua ses études secondaires au lycée de Clermont-Ferrand avant de rentrer à l'école militaire de Lyon.

Médecin militaire pendant quelques années, il devient médecin de ville à Clermont-Ferrand à partir de 1905.

Il redevient médecin militaire pendant la première guerre mondiale qu'il termine au grade de lieutenant-colonel.

 

Il s'engage en politique au sein du parti radical-socialiste et il est élu conseiller municipal pour la première fois en 1904, il siège alors dans l'opposition face à la majorité d'Antoine Fabre.

 

En 1910, il est élu conseiller général du canton de Clermont-Nord, poste qu'il ne quittera qu'à sa mort.

 

Maire de Clermont-Ferrand de 1919 à 1929, puis pendant un mois en 1935.

Il sera aussi député du Puy-de-Dôme du 29 avril 1928 au 31 mai 1932, puis du 8 mai 1932 au 13 juin 1935.

 

Il est nommé, à deux reprises, sous-secrétaire d'état sous la tutelle du ministre de l'éducation nationale, il est chargé de l'éducation physique dans le gouvernement III d'Edouard Herriot du 3 juin au 14 décembre 1932, puis de l'enseignement technique dans le gouvernement d'Albert Sarrault du 26 octobre au 25 novembre 1933.

Il a été aussi un éphémère ministre de l'éducation nationale en 1935, dans le gouvernement de Pierre Laval : il meurt d'une embolie six jours après sa nomination.

 

A Clermont-Ferrand, on lui doit la construction de la Polyclinique (à côté de l'Hotel-Dieu), le développement des dispensaires, la construction des bains-douches et l'aménagement des égouts, la reconstruction du marché couvert Saint-Pierre, une cité universitaire, les cités Michelin du quartier de La Plaine, notamment..

 

Mais aussi le complex sportif qui porte son nom, constitué d'un terrain de foot entouré d'une piste d'athlétisme et d'un vélodrome (aujourd'hui détruit), de terrains de basquet et de tennis.

 

L'Auto 28-06-1932

 

Le gouvernement et les sports

 

M. Philippe Marcombes

Sous secrétaire d'état à l'éducation physique

expose son programme

 

Pour nous, qui ne faisons point, dans ces colonnes, de politique, nous nous moquons éperdument de la formation parlementaire à laquelle appartient le sous-secrétaire d'état de l'Education Physique. Cartel des droites, bloc des gauches, peu nous importe, l'essentiel c'est que le sous-secrétaire d'état de l'Education Physique ait un programme de réformes utiles, de progression constante vers - n'employons pas de grands mots - un peu plus de santé chez tous les français.

M. Philippe Marcombes a maintenant fait le tour de ses services ; chacun d'eux lui a exposé son histoire, son fonctionnement, ses besoins ; les présidents de fédérations sont - presque tous - allé voir le ministre ; toutes les questions parlementaires qui intéressent l'éducation physique ; budget, projets de loi, lois en cours d'exécution ont été examinés par le M. Marcombes.

Ce n'est plus lui tendre un piège que de lui apporter un questionnaire, en le priant d'y répondre. 

En une heure nous l'avons fait, avec le ministre des sports, le tour de la question, le tour des problèmes sportifs que doit résoudre un ministre.

Ecoutons ses réponses.

 

A l'école

 

Je veux commencer par là et, si vous n'y voyez pas d'inconvénient, intervertir l'ordre des réponses que vous me demandez.

- Aucun inconvénient. Commençons par l'éducation physique des écoliers.

 

- Je veux faire le point. J'ai envoyé à tous les recteurs d'Académie une circulaire dont je vous remets un exemplaire.

Je demande qu'on remplisse trois questionnaires : le premier concerne l'organisation du sport universitaire ; le second l'organisation de l'éducation physique et des jeux de plein air dans les établissements du second degré ; le troisième les écoles élémentaires.

Je demande aux recteurs de me répondre pour le 14 juillet au plus tard. Je dépouillerai moi-même les réponses. Ainsi je ferai le point de l'éducation physique dans les établissements d'enseignement telle qu'elle est donnée en 1932. Je ferai la part des résultats acquis et je ferai la somme des résultats à obtenir. Je crois qu'il était bien d'agir ainsi.

- Oui, d'autant que vouv vous rendrez compte des résultats obtenus par les circulaires de votre prédécesseur, M. Morinaud, et vous saurez ainsi ce qui reste à faire.

 

Le sport scolaire

 

"Je voudrez, poursuit M. Marcombes, que les sociétés scolaires ne jouent qu'entre elles et n'entrent pas en compétition avec les sociétés non scolaires. Je voudrais que le scolaire fasse des sports à l'intérieur de son club et non à l'extérieur.

La question a été étudiée par le Comité consultatif de l'Education Physique ; je vais le convoquer dans les prochains jours de juillet. Ce problème me tient à coeur.

 

La préparation au service militaire

 

Je ne suis pas partisan de l'école du soldat, ni de l'école de section. La préparation au service militaire doit être surtout une question de santé. Je voudrais reprendre cette formule, vieille déjà, qui a bien servi, mais conserve sa valeur, celle de Chanzy : "Faites-nous des hommes, nous en ferons des soldats." C'est dans cette voie que je voudrais continuer : je pense aussi interpréter les nouveaux textes qui ont rénové les brevets de préparation au service militaire.

 

L'examen médical

 

"Oh, je sais que c'est délicat, mais je vais envoyer aux présidents de fédérations une circulaire ; je ne leur impose aucune obligation, tant je sais que le problème est complexe ; je leur recommande de ne faire faire du sport de compétition qu'aux jeunes gens qui auront préalablement obtenu un satisfecit médical.

 - Savez-vous, Monsieur le ministre, que tous les dirigeants fédéraux le désirent, mais qu'ils se heurtent à des difficultés matérielles ? En tout cas, vous les aurez derrière vous dans cette campagne.

 

- Je sais leurs difficultés ; certains me les ont exposées ; aussi, je tiendrai compte dans la subvention gouvernementale aux fédérations des frais que ces dernières auront pu assurer pour faire passer l'examen médical. Je suivrai de très près cette question ; tout ce qui me sera suggéré sera étudié attentivement.

 

Les subventions

 

"J'ai actuellement une formule - ce n'est pas très simple ! - qui permette de mieux répartir les subventions aux sociétés en tenant compte des efforts fournis, des résultats obtenus, des recettes enregistrées, du déficit des bilans, du nombre des pratiquants.

Ce n'est point aisé, mais je voudrais surtout qu'aucune société ne pût reprocher à la formule une injustice quelconque. Je cherche.

 

Les terrains

 

Je vois dans votre questionnaire les terrains de jeux et de sport. Vous aviez placé cette question en premier. C'est, en effet, l'une des questions des plus importantes et j'en ai su quelque chose comme maire de Clermont-Ferrand.

"Mon prédécesseur, M. Morinaud, a fait un gros effort. Tout ce qui a été permis par les 30 millions incorporés dans la loi d'Outillage national sera réalisé. J'espère que le gouvernement pourra avant la fin de l'année déposer un autre projet d'Outillage national dans lequel j'incorporerai certainement la reconstruction de l'Ecole de Joinville. Vous connaissez le délabrement de ses bâtiments...

- Oui tous les ans et depuis dix ans nous consacrons un article à la vétusteté des anciens locaux, à la moisissure des locaux de l'ancien hôpital anglo-canadien..

- Tout prochainement, j'espère pouvoir donner une liste de ce qui a été réalisé grâce aux 30 millions de l'Outillage national.

 

Les fédérations

 

- Dites bien aux dirigeants des fédérations sportives que je ne m'immiscerai jamais dans leur administration intérieure. Nous sommes là pour les aider et non pour entraver leur action. Elles auront toujours en moi un ami, un collaborateur. Mais je n'ai pas à discuter leurs décisions sportives, du moment qu'elles les prennent en conformité de leurs règlements, de leurs statuts, dans la légalité.

 

Programme d'un chef

 

Nous n'avons fait que résumer les déclarations de M. Marcombes.

On les aura lues avec intérêt. Mais par delà les paroles, par delà le programme, le journaliste doit voir la volonté, la bonne volonté, la clarté du programme, le souci de documentation et de collaboration.

M. Marcombes a ses qualités ; si les fédérations veullent bien collaborer avec lui - plusieurs présidents l'ont déjà promis - et si le parlement veut bien accorder une certaine longévité au nouveau sous-secrétaire d'état, du bon travail peut être accompli avant peu.

C'est notre pensée en même temps que notre souhait.

Marcel Oger

 

 

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